(…) Le métissage engendre, selon le lexique de Georges Bataille, une abondance, un excès, une luxuriance, une prolifération, un rayonnement, qui portent vers une transcendance et une sublimation des corps. Par le soin et l’hybridation des références, Benoit Huot cultive une dimension mystique. Il fabrique ses propres totems ou ossuaires en cachant les corps de petits animaux (…) au creux de sacs agrémentés de crânes, de tissus, de fourrures, de plumes ou de masques. (…) A partir des corps de ces animaux sacrifiés, Benoit Huot déploie une mythologie personnelle formée de chimères, d’êtres hybrides, de fétiches anthropomorphiques qui seraient issus d’une société secrète et ancestrale. Les oeuvres, envisagées comme des « pièges à conscience », sont fondées sur un rapport dichotomique naviguant entre la vie et la mort, la beauté et la répulsion, la fascination et la monstruosité. Avec une énergie à la fois poétique et spirituelle, les oeuvres activent des sentiments extrêmes pour tenter de déjouer ou de détourner une peur collective et partagée, celle de l’existence éphémère et insaisissable.