Ce sont des animaux empaillés posés sur un socle, le tout recouvert d’une multitude de choses clinquantes : passementerie, tissus orientaux, crucifix en plastique, Sacré-Coeur, bouts de ficelle, fleurs artificielles, jouets, etc… Benoit Huot et sa femme, Marie, fabriquent ça dans leur petite maison perdue dans la forêt franc-comtoise. Malgré le trop-plein d’objets, les oeuvres évitent l’écueil du kitch. Peut-être parce qu’elles regardent du côté des fétiches primitifs, de la magie et de l’art brut : elles ressemblent à de gigantesques grisgris. Mais il y a autre chose. Les couleurs, les tissus et leurs motifs mêlés rappellent les recherches décoratives de Delacroix et plus tard de Matisse. Du fouillis qui composent les oeuvres de Benoit Huot naît une élégance ambiguë, à la fois sauvage et raffinée.